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Les origines

L'origine du nom de MILIZAC est très discutée : Milizac, Milisac, Milizag, Mélisac ou Mélizag. Pour Messieurs Loth et Larguillière ainsi que pour le Chanoine Falc'hun, elle aurait son origine dans le nom d'un lieutenant ou centurion romain nommé Milétius, commandant en Armorique d'un Etablissement Militaire gallo-romain (fundus militiacus), implanté à l'emplacement actuel du Bourg.

M. Jourdan de la Passardière, défenseur d'une étymologie bretonne, considère que Milizac ne serait que l'évolution de Mel ou Maël (maël : fief), soit le fief d'Izag. Mael-Izag ou Moulin du Comte d'Izag ou chef guerrier lzag.

On compte seulement dix noms en "ac" en Basse-Bretagne (Breiz-Izel) : Milizac, Irvillac, Scrignac et Callac pour le Nord ; Briec (autrefois : Briziac), Mellac, Inzinzac-Lochrisl, Carnac, Sulniac et Muzillac pour le Sud, dont un seul pour le Léon : MILIZAC. En Loire-Atlantique, on trouve : Stêr lzag (affluent de la Vilaine), au sud de Redon (Carte du Duché de Bretagne de 1513)

Selon la toponymie des hameaux et des villages, le territoire de Milizac fut autrefois très boisé, couvert d'ajonc, de genêt et de bruyère. "On y trouvait des landes et des marais et quantité de terres en friches sur cette infertile commune" (1829) (Voyage dans le Finistère de J.-F. BROUSMICHE)

La Révolution Française

La révolution française de 1789, comme partout ailleurs, a marqué, changé, ému et troublé les habitants de la paroisse de Milizac durant une douzaine d'années (1789 - 1801).

Les épisodes ou les événements les plus marquants furent :

  • l'installation de l'Assemblée Municipale et la rédaction du Cahier de Doléances de la Paroisse de Milizac, le 5 Avril 1789
  • la première réunion du Conseil municipal, le 12 février 1790 en la chapelle Sainte-Anne
  • la persécution religieuse de 1791 et les prêtres réfractaires ou insermentés (trois à Milizac : les Abbés Le Guen, Talarmein et Le Meur)
  • la Supplique des Fidèles des Communes de Milizac et de Locmaria-Plouzané au Roi Louis XVI de juin 1792
  • la levée de 300 000 hommes ou conscrits dont le recrutement de 11 citoyens à Milizac, par tirage au sort, le 21 Mars 1793
  • l'enlèvement et le transport des cloches paroissiales et de la chapelle de Kéranflec'h d'Octobre 1793
  • la plantation à Milizac de l'Arbre de la Liberté le 26 Février 1794
  • la substitution de poteaux indicateurs aux croix et calvaires d'Avril 1794
  • la réorganisation de la Garde Nationale et la formation de trois compagnies à Milizac, le 28 juillet 1794
  • la liberté des cultes à Milizac et le Serment de la Municipalité , le 16 juillet 1795
  • la pétition adressée au citoyen Bonaparte, Premier Consul, par les municipalités de Milizac et de Plouguin, le 18 Février 1801
  • les calendriers républicains et grégoriens du 20 Septembre 1792

La 2ème guerre mondiale

Durant la guerre 1939-1945, Milizac souffrit également de l'occupation allemande. Les Allemands arrivèrent à Milizac le 24 juin 1940 et en repartirent définitivement le 27 août 1944, après un séjour de plus de quatre années.

Lors de la première libération de Milizac par les Américains le 7 Août 1944, on eut à déplorer 13 victimes civiles dont 5 milizacois et 8 réfugiés brestois. Les victimes militaires milizacoises s'élevèrent à 16 soit un total de 29 tués sur la commune. Six combattants alliés furent abattus et inhumés à Milizac (5 anglais et 1 canadien).

Précédemment, la Grande Guerre 1914-1918 fit 73 morts répertoriés à Milizac dont 65 mentions aux registres communaux de décès.

Les cessions territoriales

La Commune de MILIZAC fut amputée à deux reprises d'une partie de son territoire au profit de SAINT- RENAN (1955 et 1975) et de BOHARS (1955).

D'une part, le rattachement du secteur du Bout-du-Pont à SAINT-RENAN et du secteur de Poulrinou - Guillermit à BOHARS eut lieu le 1er juin 1955 (Décret du 25 mai 1955). Cette cession porta sur 375 ha représentant 441 habitants.

D'autre part, le rattachement de la zone du Vizac à la commune de Saint-Renan eut lieu le 1er janvier 1975 (Arrêté préfectoral du 30 décembre 1974). Cette cession territoriale porta sur 32 ha pour une population de 60 habitants. Il y a lieu d'ajouter une autre cession plus ancienne (1948) dans le secteur de Ty-Colo au profit de la commune de Plouzané. Soit un total de 407 ha environ pour une population de 501 habitants.

 

blason de Milizac

Les Armoiries officielles de Milizac remontent au 22 janvier 1974. Il s'agit d'un blason communal (forme XVIIème siècle) frappé des armoiries accolées des familles nobles de Kéranflec'h (1448) et du Manoir du Curru (Roué Pharamus et de Kernezne : 1238... 1689), encadré de deux sarments de saule et surmonté d'un écusson portant la devise Bretonne : "War Zao Atao" (Toujours debout).

La description des armoiries officielles de la Commune de MILIZAC est la suivante :

  • "D'or à trois fasces ondées d'azur surmontées de deux coquilles de gueules" (2 coquilles Saint-Jacques rouges) - Kéranflec'h - d'une part et...
  • "D'argent au lion de sable lampassé et couronné d'or" (Lampassé signifie : ayant une langue) - Le Curru - d'autre part.

Aussi, quelque ancêtre de la famille de Kéranflec'h dût-il faire autrefois le pèlerinage de Saint- Jacques de Compostelle en Espagne (Galice, La Corogne) pour avoir fait figurer deux coquilles Saint-Jacques rouges dans ses armoiries. (XVIème siècle).

Précision apportée par la famille de Keranflec'h :

Gilart de Keranflec’h : De gueules à deux clefs d'argent passées en sautoir, les gardes en haut.

Mais ses ancêtres ont aussi :

  • "D'or à trois faces ondées d'azur surmontées de deux coquilles de gueules" (2 coquilles Saint-Jacques rouges) en la seigneurie de Keranflec'h (Milizac)
  • Dans l’église de Milizac (à droite en rentrant) cela est bien une armoirie Gilart de Keranflec’h épouse Parcevaux - Keranméal.

Précision apportée car il y a eu apparemment deux armoiries de la famille Gilart de Keranflec’h à Milizac.

Et il y a deux familles Keranflec’h : la famille de Keranflec’h devenu Keranflec’h-Kernezne (qui a quitté les lieux il y a fort longtemps ne porte par ses armoiries) et la famille Gilart de Keranflec’h.

Le Finistère, par sa situation et son port militaire, a subi de nombreux raids aériens durant la seconde guerre mondiale. Au moins 120 avions alliés ont été abattus par la chasse ou la défense anti-aérienne, dont 3 à Milizac, ou dans ses proches environs.

Au moment où l'on s'apprête à commémorer le 70ème anniversaire de l'armistice, il nous a semblé important de présenter les éléments que nous avons pu rassembler sur les membres de ces valeureux équipages.

Pont ar Glud, nuit du 22 au 23 avril 1941

Un premier avion s'est abattu, pour une raison inconnue, dans la nuit du 22 au 23 avril 1941 à Pont ar Glud en Lanrivoaré. C'est le Wellington MK .IC L7798 codé HA-S du 218 Squadron de la Royal Air Force Gold Coast basé à Marham, comté du Norfolk. Il venait d'effectuer plusieurs missions de bombardement de nuit sur les docks de Calais (le 6/7 avril 41), Kiel (le 7/8 avril), Brest (10/11 avril) pour la destruction des cuirassés allemands amarrés dans le port, Brême et Emden (16/17 avril) et à nouveau Brest qui fut sa dernière mission.

5 des 6 membres de l'équipage sont enterrés dans notre cimetière communal :

  • le sergent William Henry SWAIN, 23 ans, pilote et commandant de bord, de la Royal Air Force Néo-Zélandaise. Il était né à Napier le 10 janvier 1918 et avait fait ses études à Masterton, Wellington.
  • le sergent Raymond Edward FINCH, 23 ans, co-pilote, de la Royal Air Force. Il était né le 3 septembre 1917, à Croydon, benjamin d'une fratrie de 3 garçons, fils de boulanger. II suit des cours de pilotage et obtient son diplôme de pilote le 23 août 1939. Il s'enrôle dans la RAF le 20 novembre 1939 et est promu sergent-chef pilote le 14 décembre 1940.
  • le sergent Malcom Bruce CROOKS, 25 ans, né en 1916, observateur dans la Royal Air Force Néo-Zélandaise de Wellington City.
  • le sergent Victor Marshall Raymond LLOYD, 21 ans, radio/mitrailleur, de la Royal Air Force, originaire de Suckley dans le Worcestershire.
  • le sergent Geoffrey MOLYNEAUX, 22 ans, radio/mitrailleur, de la Royal Air Force, né le 17 janvier 1919. Marié à Joan Veevers six mois avant son décès.

aviateurs

Le sergent CLARK, 36 ans, mitrailleur de queue, RAFNZ, fut fait prisonnier un mois plus tard près de la côte. Il a été envoyé au camp de prisonnier Stalag 357 (Kopernikus) situé près de Thorn sur la Vistule, province de Voïvodie dans le centre de la Pologne.

6 mars 1943

Le 6 mars 1943, un Spitfire Mk VC, immatriculé EE690 PJ de la 130 Squadron de la RAF, basé à Perranporth (Cornwall), est abattu par le FW 190 de la 8/JG 26, piloté par l'unteroffizier (sergent) Frederich May vers 14 h 20, en escortant des B17 sur la base sous-marine de Lorient. Le pilote, sergent Arthur Robert BLOW, RAF, a été fait prisonnier et interné au camp 344 (au sud de la Pologne près de la frontière tchèque).

Kroaz ar Roue - 7 juin 1943

Le 7 juin 1943, un Spitfire Mk Vb, immatriculé AA746 VZ-k, de la 412 Escadron de la RCAF Royal Air Force du Canada), basé à Perranporth, agissant dans le cadre de l'opération « rhubarbe » (sortie de petites formations de chasseurs sur des opportunités de cibles au sol), a été pris en chasse par deux chasseurs allemands. Il a accroché des fils électriques juste avant de s'écraser à Kroaz ar Roue sur la commune de Guipronvel. Le pilote, adjudant chef, Edmond Joseph Vital LEVESQUE, 21 ans, a été inhumé dans notre cimetière.

Il existe une inscription à la mémoire de ce jeune sur la pierre tombale familiale au cimetière Notre-Dame d'Ottawa.

 

Au Royaume-Uni, les victoires des deux guerres mondiales
sont célébrées le 11 novembre et il est courant de lire ces vers :

Age shall not weary them, nor the years condemn
At the going down of the sun and in the morning
We will remember them
Point ils ne vieilliront, comme nous qui restons le faisons
L'âge point ne les lassera, ni les ans ne les condamneront
Le matin et lorsque le soleil se couche.
D'eux tous nous nous souviendrons
Laurence Binyon

 

 

Crédit photos : musée d'Auckland, petit-neveu de Raymond Finch et ancestry.uk
Origine des renseignements : musée d'Auckland, petit-neveu de Raymond Finch, ancestry.uk et Gildas Saouzanet
Documents rassemblés par Hubert COMACLE

 

 

 

Période Identité Commentaire
mars 2014 en cours QUILLEVERE Bernard Responsable de restauration
mars 2008 mars 2014 GUIAVARC'H François Comptable
mars 2001 mars 2008 GUILLOU François Administrateur de société
19 mars 1983 mars 2001 de POULPIQUET de BRESCANVEL Hubert Agriculteur - Eleveur
27 mars 1971 19 mars 1983 RAGUENES Gabriel Agriculteur
4 mal 1967 27 mars 1971 MAO Jean Agriculteur - Etalonnier
29 novembre 1955 20 mars 1956 RAGUENES Gabriel Cultivateur
16 juillet 1950 6 avril 1967 NEDELEC Francois Agriculteur - Commerçant
19 mai 1945 15 juin 1950 LE VEN Jean Officier des Equipages de la Flotte
1er décembre 1944 18 mai 1945 LOUARN Gabriel Agriculteur
28 novembre 1944 14 février 1945 LE VELLY Yves Président du Comité Local d’Epuration
22 septembre 1944 15 novembre 1944 QUEMENEUR Eugène Secrétaire de mairie - Président du Comité Local de Libération
20 mai 1935 30 novembre 1944 NEDELEC François Cultivateur - Commerçant
17 mai 1925 18 mai 1935 GOACHET Claude Agriculteur
5 février 1894 8 mai 1925 GELEBART Francois Cultivateur
15 janvier 1881 26 décembre 1893 FAGON Francois Cultivateur. Fils de Yves FAGON
22 mars 1868 7 novembre 1880 FAGON Yves Propriétaire-rentier. Fils de François FAGON
29 octobre 1829 7 février 1868 FAGON Francois Cultivateur
28 juin 1821 26 octobre 1829 GILARD de KERANFLEC’H Francois Ecuyer et propriétaire-rentier
23 juin 1814 20 juin 1821 BOURC’HIS René Cultivateur puis instituteur
1er mars 1802 22 juin 1814 QUEMENEUR François Menuisier
19 août 1800 28 février 1802 MAO Guillaume Juge de Paix du Canton de Plabennec
22 avril 1798 13 août 1800 LE GAC Yves Marie Meunier puis cultivateur
1er décembre 1795 15 avril 1798 LE MAILLOUX Jean Cultivateur (2ème mandat)
1er octobre 1794 30 novembre 1795 THOMAS Francols Aubergiste
30 janvier 1793 30 septembre 1794 PENVERN Francois Cultivateur
14 janvier 1792 20 janvier 1793 JAOUEN Pierre Cultivateur
2 janvier 1791 10 janvier 1792 PRIGENT Claude Cultivateur
12 février 1790 31 décembre 1790 LE MAILLOUX Jean Cultivateur

Merci à Adrien MILIN, à l'origine de cette liste

 

au loup 3Comme dans d'autres communes, il existe à Milizac des microtoponymes évoquant la présence ancienne des loups. La consultation de l'Etat des sections du cadastre napoléonien permet de repérer un Koat ar Bleiz (Bois du Loup) à Kernoble. Il s'agit du petit bois pentu traversé par les circuits vététistes, à l'est du parc à lapins/moutons/chèvres. Une autre parcelle près du moulin de Keranflec'h était dénommée Gwaremm ar Bleiz (Garenne du Loup), c'est un bois maintenant. Une lecture complète de l'Etat des sections permettrait sans doute d'en découvrir d'autres.

L'historien Roger Leprohon cite le passage suivant dans son ouvrage Vie et mort des bretons :
"francoys fils nicolas prigent et margarit men pauvres gentz du villaige du lann, estant en l'aige de six ans de la sainct francoys prochaine, fut prins et tué dans la montaigne appelé menez an avanant par un grand loup le jeudy quinxiesme jour de septembre de l'an 1605"
(Acte isolé dans les lambeaux de B.M.S. de Milizac, 1586-1608). Roger Leprohon, Vie et mort des bretons sous Louis XIV, 1984.
B.M.S. : registres paroissiaux de baptêmes, mariages et sépultures.
Le Lann se trouve à côté du magasin Emeraude, vers Gouesnou.

La dernière prime payée dans le Finistère pour abattage de loup aurait été versée à 3 chasseurs de Milizac le 25 mars 1891. Il s'agissait de Yves Salaün, Jean Guéguen et François Kerboul.

milizac les loups

Marcel BENOT pour Aquavie/Dour Bew